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Chapitre 6 : L’enseignement, dans les année 1960

En 1960, à l’entrée en sixième, deux options d’enseignement se présentaient : section A, dite classique, avec latin, ou section M, dite moderne, sans latin ( exemples :  6éme M2   –   5ème A3 ). Une même classe pouvait regrouper des latinistes et des modernes ( exemple  5ème A4M1 ).
En quatrième, le A répertoriait les élèves à la fois latinistes et hellénistes tandis que le B correspondait à l’étude du latin seulement (exemple   4èmeB4M1 ).
En second cycle, la dénomination des divisions s’allongeait, devenant, par exemple,  2èmeA’C1M1, 1èreC2M2  ( avec une signification oubliée pour le A’ et le C ).
En terminale, les appellations se simplifiaient, avec trois sections offertes aux élèves : ME (Mathématiques Élémentaires, dite ʺ Mathélem ʺ), ou SE (Sciences Expérimentales, appelée ʺ Sciencex ʺ) ou encore Φ (Philosophie, nommée ʺ Philo ʺ).

Vue sur l’Orb, galerie, en 1965

À titre de comparaison avec les emplois du temps actuels nous avons dressé un tableau donnant les plages horaires des cours, durant les années-lycée d’un même élève, de 1960 à 1967, en section ʺ moderne ʺ, et avec une terminale en         ʺ Mathélem ʺ.
Rappelons que les heures de l’après-midi se nommaient habituellement 2, 3, 4 et non 14, 15, 16.

Les plages horaires des cours, par demi-journées

6ème

1960-61

5éme

1961-62

4ème

1962-63

3ème

1963-64

Seconde

 

1964-65

1ère

1965-66

Terminale

 

1966-

67

 

 

 

 

 

 

 

 

LUNDI               matin

8.30-11

 

09-12

09-12

08-12

8-11

08-11

08-12

LUNDI           après-midi

02-04

02-04

quinzaine

02-05

02-05

03-04

2-4.30

02-04

MARDI           matin

08-12

 

08-12

8.30-11

08-12

09-12

09-12

08-12

MARDI       après-midi

02-04

02-04

02 – 05.30

02-04

quinzaine

2-4.30

2-4.30

02.30-05

MERCREDI      matin

09-12

 

08-12

08-12

08-12

08-12

08-12

08-12

MERCREDI  après-midi

02-04

quinzaine

2-4.30

02-04

quinzaine

02-03

03-04

02-04

02-04 quinzaine

JEUDI            matin

 

 

 

 

 

08-12

09-12

08-12

JEUDI        après-midi

 

 

 

 

 

 

 

 

VENDREDI      matin

08-12

 

08-12

08-12

8.30-12

08-12

8-11.30

08-12

VENDREDI   après-midi

02-04

02-04

2-4.30

02-04

02-04

quinzaine

02-04

2-4.30

 

 

 

 

 

 

 

 

SAMEDI       matin

09-12

 

9-11.30

08-11

08-11

08-12

08-10

8-11.30

SAMEDI    après-midi

02-04

03-04

quinzaine

 

 

02-03

quinzaine

02-04

1 fois / 4

 

 

 

 

 

 

 

 

 

HORAIRE

hebdomadaire de cours

 

25h30

 

25h30

 

25h30

 

25h30

 

28h

 

28 h

 

31h30

 

On remarque l’absence de cours le jeudi, en premier cycle, alors que dès la seconde nous avions classe le jeudi matin.
Le samedi restait un jour comme les autres ; nous étions en classe le matin et souvent l’après-midi ; et si nous n’avions pas cours nous étions en salle d’étude, car les sorties des pensionnaires restaient fixées à 16 heures, pas avant.

À chaque heure nous devions changer de salle, ce qui occasionnait parfois de longs déplacements, vu le nombre de galeries du lycée et leur étendue.

Les méthodes d’enseignement des années soixante restaient basées sur le cours magistral, le professeur ayant peu de moyens autres que le tableau noir et les manuels scolaires avec leurs rares illustrations. En particulier, les ordinateurs n’existaient pas et la télévision qui, jusqu’à 1964, avait une seule chaine en noir et blanc, ne servait pas pour l’enseignement.

Toujours pour remarquer les différences avec le temps présent, nous avons établi un tableau des heures de cours hebdomadaires, par matière, durant la scolarité au lycée, du même élève, de la 6ème section M (Moderne) à la terminale ʺ Mathématiques Élémentaires ʺ, de 1960 à 1967.

Heures hebdomadaires de cours par disciplines

6ème

1960-61

5éme

1961-62

4ème

1962-63

3ème

1963-64

Seconde

 

1964-

65

1ère

1965-66

Terminale

Math-Élem

 

1966-67

 

 

 

 

 

 

 

 

FRANÇAIS

6

6

5

5,5

4

4

1 ,5

MATHÉMATIQUES

3

3

3

3

5

5

9

LV1 – ESPAGNOL

5

5

3

3

3

3

2

LV2-ANGLAIS

 

 

4

4

3

4

1,5

PHILOSOPHIE

 

 

 

 

 

 

3

HISTOIRE-GÉOGRAPHIE

2,5

2,5

2,5

3

3,5

4

3

INSTRUCTION CIVIQUE

0,5

0,5

0,5

0,5

0,5

0,5

0,5

SCIENCES NATURELLES

2,5

1,5

2

1,5

 

 

2

SCIENCES PHYSIQUES

 

 

 

 

3

3

4,5

CHIMIE

 

 

 

 

1,5

1,5

1,5

DESSIN

1

1

1

1

1

 

 

MUSIQUE

1

1

1

 

 

 

 

TRAVAIL MANUEL

1

1

0,5

1

 

 

 

EDUCATION PHYSIQUE

2

2

2

2

2

2

2

PLEIN AIR

1

1

1

1

1

0,5

1

AUTRE

 

1

 

 

0,5

0,5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

HORAIRE

hebdomadaire de cours

 

25h30

 

25h30

 

25h30

 

25h30

 

28h

 

28 h

 

31h30

Voici quelques autres souvenirs, matière par matière :

* En français, la dictée, la grammaire et la récitation tenaient une bonne place jusqu’en quatrième. Mais le haut du pavé revenait aux études d’œuvres littéraires, depuis les fables de La Fontaine en sixième jusqu’aux tragédies classiques. Le programme comportait en effet l’étude de pièces de théâtre, en général une par trimestre ; il s’agissait ainsi de découvrir chaque année une œuvre de Corneille, une de Racine et une de Molière. Par exemple, en 4ème, “ Le Cid ” précédait “ Le Bourgeois Gentilhomme ” ; en 3ème, “ Iphigénie ” suivait “ Les femmes savantes ”, et “ Horace” occupait le dernier trimestre ; en seconde, nous faisions connaissance avec “ Cinna ”, “ Andromaque ” et “ Tartuffe ” ; etc…
Un électrophone permettait au professeur de français de nous faire écouter quelques extraits de ces œuvres, enregistrés sur disque 33 tours, mais cela une seule fois, lorsque l’étude de la pièce s’achevait ! En général, cette audition marquait une des dernières heures de cours du trimestre, avant les vacances de Noël ou de Pâques ; et cette heure représentait pour nous un réel évènement divertissant…

En mathématiques, les ʺ maths modernes ʺ n’avaient pas encore fait leur apparition. En terminale ʺ Mathélem ʺ on étudiait, entre autres, les nombres complexes, les coniques, la cinématique …Et nous utilisions une règle à calcul, un vrai bijou, ancêtre artisanal des ʺ calculettes ʺ d’aujourd’hui.

*Le latin et le grec avaient leurs places, auprès des élèves qui suivaient les sections dites ʺ classiques ʺ.

* En histoire, il arrivait que l’enseignant projette des images en noir et blanc, à l’aide de petits projecteurs pouvant recevoir des films fixes, ressemblant à des pellicules-photos et qu’on faisait avancer à la main.

* En géographie, ce même professeur utilisait tout simplement les grandes cartes murales, amovibles, qui rappelaient la carte de France de l’école primaire.

* La professeur de musique disposait d’un électrophone pour écouter quelques morceaux de musique classique au programme. Cependant, l’essentiel des cours concernait le solfège avec des dictées de notes, et l’histoire de la musique. Mais on ne chantait pas, en musique, matière enseignée en 6e, 5e, 4e.

* Tout comme la musique, le dessin (de la 6e à la 2e) constituait une matière à part entière, changeant en cela les habitudes de l’école primaire, où ces deux disciplines n’apparaissaient guère. Le professeur de dessin avait la réputation d’être gourmand en matériel.

* La salle de travail manuel se trouvait à l’annexe Lagarrigue. De la 6e à la 3e, on y réalisait minutieusement de petits objets en papier, en carton, en bois….

* Le dessin industriel fut introduit en classe de troisième, pour une section particulière.

* Pour les langues vivantes, le choix se portait majoritairement sur anglais ou espagnol ; mais l’allemand existait aussi. La première langue débutait en 6éme l’autre en 4éme. On travaillait plus sur l’écrit que sur l’oral. Et les textes étudiés s’approchaient plus des écrits littéraires que des conversations de tous les jours.

* Les enseignants de sciences étaient les seuls à baser assez souvent leurs cours sur du concret.

* En chimie, ils réalisaient des expériences devant la classe, sur la paillasse du professeur ; là se mélangeaient quelques produits supposés dangereux, créant des réactions parfois inattendues. Le plus gênant pour nous résidait dans l’utilisation occasionnelle de l’hydrogène sulfuré (le H2S), un gaz à forte odeur d’œuf pourri, ce qui, bien sûr, incommodait passablement l’ensemble de la classe. Et le professeur d’ajouter : « Ce gaz est fort utilisé dans les expériences de chimie ; il faut donc vous habituer à cette odeur ».

* En physique, l’enseignant présentait pareillement des expériences, devant la classe ; et les élèves devaient aussi réaliser des montages ou des mesures lors des heures de travaux dirigés (en physique et en chimie).

* En sciences naturelles, on nous montrait parfois des objets ou du matériel en liaison avec les leçons du programme. Par exemple, le lycée possédait un squelette humain, un vrai, ce qui paraissait troublant, presque effrayant pour certains élèves.
Les travaux pratiques de ʺ science nat ʺnous permettaient d’observer diverses plantes, mais aussi de disséquer quelques escargots, oursins ou moules.

* Quant aux sorties pédagogiques sur le terrain, elles étaient quasiment inexistantes. Un jeune professeur de sciences avait amené, en autobus, une fois, en 1961, ses classes de sixièmes dans la forêt voisine du Château de Ribaute, à quelques kilomètres de Béziers, pour étudier sur place la flore locale. Ce déplacement fut, pour les élèves concernés, la seule sortie éducative vécue au cours des sept années d’études au lycée !
Les voyages scolaires et les séjours linguistiques, n’existaient pas non plus.

Un autre évènement rarissime se produisit la même année mais les élèves n’eurent pas le loisir de l’observer : il s’agissait d’une éclipse de soleil presque totale, le mercredi 15 février 1961, au petit matin, durant la première heure de cours. Certains se souviennent de ce moment magique mais raté. On ne put sortir de la salle de classe pour observer le phénomène…

* Les cours d’Éducation Physique (on disait plutôt ʺ gymnastique ʺ) étaient appréciés par la plupart des élèves, sauf ceux qui n’aimaient pas le sport.
L’exercice de musculation le plus pénible restait tout de même la longue série de ʺ pompes ʺ. Même les garçons les plus robustes pouvaient s’y fatiguer !

* En plus des heures de ʺ gymnastique ʺ, l’emploi du temps comportait, presque chaque année deux heures par quinzaine de ʺ plein air ʺ, qui se déroulaient sous la responsabilité du professeur, non point dans la cour du lycée mais au grand air, à “ La Présidente ”, un vaste domaine municipal comprenant plusieurs terrains de sport, sur la route de Capestang à deux kilomètres du lycée. Et le trajet se faisait à pied, ce qui prenait demi-heure aller et demi-heure retour. Restait donc une heure pour faire du sport collectif, “ en plein air ”, à quelques pas de la malodorante usine d’engrais…

Carnet de correspondance d’un élève interne – 1963

Le lycée en 2023

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